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Les poissonneries à Barcelone ferment en masse, à l’image du secteur à l’échelle nationale. La faute à un changement profond des habitudes des Espagnols, et à un secteur qui ne trouve pas sa relève.

Le Syndicat des Poissonniers de Catalogne tire la sonnette d’alarme : dans la région, près de 24% des poissonneries ont disparu en six ans, avec à peine 1500 poissonneries en 2021. Pour ce qui est des poissonneries à Barcelone, on constate une diminution d’environ 20%, avec actuellement 509 établissements, selon les données fournies par la mairie.

Derrière cette chute drastique, on retrouve une baisse importante de la consommation de poisson de frais, avec la « méconnaissance des différentes espèces de poisson, un changement des habitudes de cuisson et de consommation à domicile, un excès de bureaucratie, des inspections constantes du travail, fiscales, environnementales, etc », énumère le syndicat.

« Malheureusement, la consommation de produits locaux, malgré les grandes campagnes institutionnelles visant à la promouvoir, n’est pas au mieux de sa forme et la situation est très préoccupante , alerte son président Àlex Goñi, nous avons du poisson de haute qualité, des commerces de confiance, notre personnel est professionnel, nous nous sommes adaptés à la numérisation… Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour augmenter la consommation de poisson et de fruits de mer frais, mais rien ne fonctionne. »

Ce phénomène qui touche les poissonneries à Barcelone se répète dans le reste de l’Espagne. Fedepesca, la Fédération nationale des détaillants de poisson, estime la disparition des commerces de poisson à 26,49% dans l’ensemble du pays entre 2007 et 2020. « En 2007, nous étions près de 15.000 poissonneries, contre seulement 9.939 en 2021 », déplore à Equinox la directrice Maria Luisa Alvarez Blanco.

Selon elle, de plus en plus d’Espagnols abandonnent le régime méditerranéen typique et prêtent de moins en moins attention à l’achat de produits frais, préférant acheter leur poisson en supermarchés. Une question de simplicité pour le consommateur pressé, mais aussi de prix : avec les crises économiques et l’inflation, on a l’idée que le poisson frais est un produit trop cher au quotidien, ce qui n’est pas forcément vérifié. « Nous demandons au gouvernement de supprimer la TVA sur les produits de la pêche pour envoyer ce message puissant que ce produit doit obligatoirement être dans le panier d’achat », défend Maria Luisa Alvarez Blanco.

Un métier qui peine à séduire

Mais la disparition des poissonneries provient aussi d’un secteur qui a du mal à trouver ses travailleurs de demain. « Il n’y a pas de relève nationale. On a des entreprises viables avec une bonne rentabilité, mais lorsque le propriétaire part à la retraite, il n’y a personne pour reprendre l’entreprise », explique la directrice de Fedepesca. « La plupart des enfants de poissonniers sont exclus du secteur à cause d’un manque de diplôme officiel jusqu’en 2018, et entreprendre est de plus en plus difficile car cela demande beaucoup d’engagement. Or de nos jours, on recherche souvent des emplois avec des horaires confortables, du temps libre le vendredi après-midi, etc. C’est un problème, un changement social très important. »

La Fedespca demande donc une politique choc de la part du gouvernement, sous peine de voir le secteur pratiquement déserté dans dix ans, lorsque les poissonniers d’aujourd’hui prendront leur retraite. « Il faut également tenir compte du fait que la poissonnerie joue un rôle fondamental dans les marchés municipaux, qui sont une figure clé en Espagne pour l’alimentation fraîche. Sans poissonnerie, les marchés perdraient beaucoup de clients. C’est donc une très mauvaise nouvelle en général pour la consommation de produits frais », prévient Maria Luisa Alvarez Blanco.

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