Donald Trump est, de nouveau, aux portes du pouvoir. Si le milliardaire américain s’assoit une nouvelle fois dans le fauteuil de la Maison-Blanche, il y aura des répercussions pour l’Espagne. Diplomatie, économie, écologie, passage en revue des changements potentiels.
Économie : craintes sur les exportations
En 2019, lors du premier mandat de Donald Trump, une guerre éclata dans le ciel entre les Etats-Unis et l’Europe. Un conflit économique où l’Union européenne décida d’octroyer une aide à la compagnie Airbus. En représailles, Trump décida de pénaliser les exportations de l’Espagne, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni. Sur des produits phares de l’industrie alimentaire espagnole : l’huile d’olive, le vin, le fromage et les olives. Un très mauvais souvenir. Joe Biden est aussi un protectionniste. Donald Trump pourrait suivre une ligne encore plus dure. Les Etats-Unis sont l’un des principaux importateurs de produits espagnols avec 28% du total des 28,2 milliards facturés annuellement.
Écologie : un des principaux points d’achoppement
L’Europe, même si elle traîne des pieds pour freiner l’industrie automobile polluante, possède une ligne beaucoup plus verte que l’Amérique de Donald Trump. Président, le locataire de la Maison-Blanche a décidé de faire sortir son pays des accords de la Cop 21 signés á Paris. Bien que les signaux d’alerte climatique se soient multipliés lors des 4 dernières années, Trump ne dévie pas de sa vision révisionniste. Non seulement, cette position est critique pour l’avenir de la planète, mais elle va fragiliser les finances espagnoles qui misent sur un modèle d’économie verte. Un nouveau frein aux exportations. Pour imaginer ce que ferait Trump lors d’un second mandat, il faut apprécier la situation dans les États américains gouvernés par les Républicains qui luttent contre toute initiative liée au réchauffement climatique.
La diplomatie avec le Maroc
Le Maroc ne veut pas d’un Sahara occidental indépendant et défend sa souveraineté sur ce territoire. Joe Biden ne veut pas non plus d’une indépendance des Sarahouis. Trump est sur la même ligne. Autant que le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez. Un alignement des planètes pour le Maroc, qui se voit ainsi renforcé face à la position de l’ONU qui demande au Roi Mohamed VI de décoloniser le Sahara.
Augmenter le budget de la défense
C’est un fait public et transparent : Trump va affaiblir l’OTAN. L’Europe prévoit donc d’augmenter le budget de sa défense militaire dans une ère où les dangers se multiplient, Russie et Proche-Orient en tête.
L’objectif de Bruxelles réside dans un investissement militaire des États membres à un minimum de 2% du PIB. La moyenne est actuellement de 1,85 %. En Espagne, 1,3%. Cependant, le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez veut rattraper le retard. Cette année, Madrid a augmenté son budget militaire de 19,3%. C’est la 3e plus forte progression après la Suède (+30,1%) et la Lituanie (+27,6%), deux pays placés dans la zone la plus à risque en raison de la proximité géographique avec la Russie.
Dans l’axe du Sud, éloigné mentalement et physiquement du risque d’invasion, l’Espagne est la seule nation à booster son armée. La France, l’Italie et le Portugal ne connaissent pas le même effort avec une hausse respective du budget militaire de 0,7, 2 et 0,1%. Malgré les déclarations martiales du président Macron, la France ne consacre que 1,8 % de son PIB pour sa défense.