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librairie barceloneTous les lundis, Equinox laisse ses colonnes à une personnalité francophone de Barcelone, experte de son domaine. 

Jeanne Lepine est libraire à Barcelone et fondatrice de L’occasion Rêvée.

Lorsque l’équipe d’Equinox m’a contactée pour me proposer de rédiger une chronique, ma première réaction fut « Oh la la, mais je ne suis pas critique littéraire, je suis libraire, je peux conseiller plein de livres que j’ai aimés, mais écrire dessus ? Qu’est-ce que je vais bien pouvoir raconter ? ».

Et puis, je me suis remémoré les derniers livres que j’avais lus. Et je me suis rendu compte que grâce aux conversations et conseils des clients et des proches, je n’avais lu que de bons livres (ou presque). Ah les grandes joies et avantages d’avoir une librairie !

Je pense tout d’abord à « Mon mari » de Maud Ventura, conseillé et gentiment prêté par Fatou, dont la fille de 8 ans vient passer des heures à la librairie (littéralement, des heures, une fois, elle est restée huit heures d’affilées). « Mon mari », c’est simple, je l’ai lu en une soirée, je l’ai dévoré. J’ai trouvé ce premier roman étonnant par la simplicité et fluidité des mots qui racontent l’histoire d’un couple qui, sous un vernis de perfection, n’est que craquellements, mensonges, paraître et cruauté. Cela m’a fait penser, dans sa version moderne, à « Belle du Seigneur », d’Albert Cohen. « Belle du Seigneur », on se le lisait autour de la piscine à voix haute avec mes amies quand nous avions 20 ans…  « Belle du Seigneur », c’est un amour trompeur basé sur la perfection, ou tout du moins sa recherche, et sur l’échec qui en découle.

Ayant partagé mon enthousiasme après la lecture de « Mon mari » avec Nadège (mon acolyte, la numéro 1 et demie de la librairie, avec qui nous n’avons pas forcément les mêmes goûts littéraires, sauf sur les évidences), elle me conseille alors de lire « La vraie vie » d’Adeline Dieudonné. Et là, de nouveau, quelle histoire de vie, de vraie vie, de celles que l’on ne souhaite à personne mais qui peuvent bien finir (enfin pas trop mal). Quelle surprise, quelle claque ! Livre lu en une soirée également !

Pêle-mêle, j’ai aussi lu : le Goncourt « Veiller sur elle » de Jean-Baptiste Andrea, récit historique très intéressant mais je n’ai pas été plus emportée que ça, « Triste Tigre » de Neige Sinno, magistral, une écriture parfaite, on a envie de souligner une phrase toutes les deux pages, « Le mage du Kremlin » de Giulina Da Empoli : important pour mieux appréhender la personnalité de Vladimir Poutine sous forme de roman.

J’ai donc bien fait mon travail de librairie et lu les livres de la rentrée littéraire passée, mais je voulais également recommander deux autres ouvrages choisis dans les rayonnages de la librairie. Deux courts livres d’écrivains asiatiques : « Notre héro défiguré » de Yi Munyol, auteur coréen et « Kitchen » de Banana Yoshimoto, autrice japonaise. Le premier est une métaphore de la dictature dans une cour d’école où se jouent les rapports de force entre un élève harceleur, soutenu par un maître sadique, et un élève harcelé qui finit par s’insurger et s’émanciper du joug d’un système autoritaire. Un sujet d’actualité avec une double lecture quand on regarde le situation géopolitique et lorsqu’on se penche sur les problèmes de bullying à l’école. Quand on lit ce livre, on ne peut s’empêcher de penser à « W ou le souvenir d’enfance » de Perec, chef-d’œuvre absolu du genre. Quant à « Kitchen », c’est du pur roman japonais comme je les aime : une histoire très réaliste avec un brin d’ésotérisme poétique.

Je vais clore ce premier chapitre des mes chroniques littéraires barcelonaises avec le livre que je suis en train de lire « L’amour et les forêts » de Éric Reinhardt, conseillé et prêté par mon amie Fanny. Étant à la moitié de l’ouvrage, je ne peux pas trop vous en dire, sauf que l’écriture me semble parfaitement adaptée au sujet : condensée, intense, peu de paragraphes, tout d’un bloc, comme l’est l’histoire de cette femme maltraitée dans son couple, en quête d’émancipation. Encore un sujet qui fait réfléchir surtout en ce début de mois de mars, juste après la Journée de la Femme, même si on le sait, c’est tous les jours, la Journée de la Femme. Enfin, on aimerait….

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