La natalité est en baisse mais l’afflux d’immigrés permet à la péninsule ibérique de croître en population. Explications.
Photo : Clémentine Laurent
Selon les chiffres 2024 publiés par l’Institut national des statistique (INE), le nombre d’habitants en Espagne augmente en moyenne de 1300 habitants par jour. Mais ce n’est pas grâce aux Espagnols, dont le nombre baisse quotidiennement de 200, mais plutôt grâce aux immigrés qui arrivent à un rythme moyen de 1500 personnes par jour.
Sur l’échelle d’un an, le pays a ainsi perdu 70.000 nationaux et gagné 530.000 étrangers. C’est la Catalogne qui compte le plus d’immigrés avec 2 millions de personnes, soit 25% de sa population, par rapport à 18% à l’échelle nationale.
Le problème des retraites
L’Espagne se hisse ainsi à la tête des pays européens accueillant le plus d’étrangers, la moyenne de l’UE se situant à 13,3%. Les autorités soulignent que ces chiffres constituent une bonne nouvelle pour payer les retraites. Les Espagnols battent des records de longévité avec désormais une espérance de vie à 84 ans, la plus haute d’Europe, posant ainsi un sérieux problème de paiement des pensions.
Le flux migratoire aidera, mais ne sera pas suffisant. Il faudrait en effet trois fois plus d’immigrés actifs pour assurer le paiement du système de retraites au cours des 30 prochaines années. De plus, nombre de nouveaux arrivants ne sont pas diplômés. Ils ne peuvent donc pas travailler ou occupent des postes peu rémunérés, cotisant moins que les nationaux. L’INE ajoute enfin que beaucoup de ces étrangers prendront aussi leur retraite en Espagne, et s’ajouteront au contingent natif, aggravant par conséquent le problème.
La Commission européenne et la Banque d’Espagne ont déjà montré leur inquiétude sur le sujet. Elles estiment que les mesures mises en place pour compenser l’augmentation des retraites à venir est insuffisant et que le pays doit effectuer, de toute urgence, des changements drastiques.
